Inspirée du roman de Richard Wagamese,
une exposition autour de la nature et du noir et blanc.
Avec des œuvres de Philippe Chancel, Rune Guneriussen, Irma Kalt,
Angélique Lecaille, Justin Weiler, Jean-Claude Pondevie.
Inspirée du titre français du roman de Richard Wagamese, l’exposition « Les étoiles s’éteignent à l’aube » rend hommage aux grands espaces de nature, mais aussi à la quête de soi et à la rencontre des origines racontées par l’écrivain indigène canadien.
Plongé dans la forêt scandinave, Rune Guneriussen installe ses sculptures éphémères dans une démarche solitaire proche de la méditation, où l’image sous nos yeux est la seule trace de son passage et où l’homme doit s’effacer pour laisser la place à la beauté puissante de la nature.
La lumière jaillit également de la dernière œuvre de Justin Weiler, qui construit ici un espace suspendu et, plus loin, un magnifique diptyque qui invite à la contemplation du temps qui passe.
L’artiste rennaise Angélique Lecaille s’inspire des origines du monde et des phénomènes naturels pour composer ses dessins de rochers et météorites réalisés à la mine de plomb et suspendus en vol à des bandes cuivrées. Un geste géométrique que l’on retrouve dans les dessins au pochoir d’Irma Kalt, adouci par le mouvement et les plis du tissu représenté. Travaillées minutieusement en superposition comme elle le fait en sérigraphie, ses lignes portent la trace d’un travail long et méditatif, tels des strates de souvenirs.
Les photographies de Jean-Claude Pondevie demandent au visiteur de s’arrêter, de prendre le temps devant ces monochromes qui, au fur et à mesure de l’observation, révèlent leur lumière, leurs constructions, leurs détails.
Le temps s’accélère devant les portraits des Rebels de Philippe Chancel, où les étoiles rebelles de la nuit parisienne cherchent leur identité avec fureur et rage au risque de se brûler les ailes.
« Les étoiles s’éteignent à l’aube » est un noir et blanc temporaire, un espace suspendu, comme un souvenir, un rêve, où la réalité reprendra son cours en couleurs à la sortie de l’exposition.
puis sur rendez-vous en décembre.
Au début des années 1980 la France traverse une période mouvementée, avec l’infernale spirale du chômage, la montée du Front National et l'intensification des violences envers les immigrés.
C'est dans ce cadre que Philippe Chancel dresse le portrait d'une jeunesse de France métissée, dynamique et audacieuse. Des clichés d'une grande puissance qui illustrent le rêve d'une autre France des années 80 opposée au pitoyable spectacle que nous donnait à voir les prémices d'une odieuse campagne électorale.
À Paris,"le quadrilatère Nation, République, Grands boulevards, Gare de l’Est, marque leur territoire. Comme eux j’ai tout juste 20 ans. Blacks, Blancs, Beurs, belles gueules et mines fracassées se font face. L’histoire c’est celle des embrouilles, sur fond de sexe, de drogue, de Rockab’ et de glamour ; où l’on croise les Stray Cats jusqu'à plus d’heure aux soirées « grands boulevards » d’Albert. (...) C’est cette énergie brute que j’ai cherché à capter avec mon appareil photo, chargé à la Kodak Tri-X boostée par mon flash. Même si parfois j’agissais avec ruse et surprise, j’ai toujours exprimé vérité et sincérité à travers mes clichés... " Philippe Chancel
La France des années 80 c'est aussi et surtout celle de ce livre. La fameuse petite Histoire de France, celle dont on parlait peu ou pas dans les journaux. Le Front national démarrait son ascension qui l'a amené cette année à 42% aux élections présidentielles, les violences policières était au moins aussi prégnantes qu'en 2022, mais à cette époque on aimait avoir du style et l'assumer. C'est cette France là qui s'exprime à travers les photographies de Philippe Chancel. La nuit, tous les chats n'étaient pas gris, ils étaient blacks, blancs, beurs et fiers de l'être.
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