Foire internationale de la photographie Paris Photo
du 8 au 12 novembre 2017
au Grand Palais, stand A 01
Dans la continuité du travail de la galerie avec les artistes, en novembre dernier MELANIE RIO FLUENCY participait à la foire PARIS PHOTO pour la 8ème année consécutive. Pour l’édition 2017 nous avons présenté sous la nef du Grand Palais un solo show du photographe Edgar Martins.
La série Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes a été réalisée lors d’une période de recherche à l’Institut National de Médecine légale et sciences criminologiques (INMLCF) au Portugal. Pendant trois ans Edgar Martins a pris plus de mille photographies et scanné plus de trois mille négatifs de la collection extraordinaire de l’Institut. Un nombre important de ces images représente des preuves judiciaires, notamment des armes et objets utilisés pour des crimes ou des suicides, des mots d’adieu, des lettres et activités liées au travail du médecin légiste. Outre ces photographies, Edgar Martins a sélectionné des images de son corpus d’archives et produit de nouvelles images, pensées comme contrepoints visuels, narratifs et conceptuels. Le projet repose précisément sur cet équilibre entre les images, l’imagination et l’imagerie liées à la mort et à la dépouille, en tant que domaine interstitiel, parenthèse entre art et non-art, entre passé et présent, entre réalité et fiction.
Fondée sur la relation entre les documents d’archive et les images qui cherchent à en explorer le potentiel spéculatif et fictif, Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes met en évidence les tensions et paradoxes liés à la définition et la représentation de la mort dans la société occidentale, et plus précisément de la mort violente. En parallèle, le projet questionne le rôle décisif mais profondément paradoxal que la photographie - avec ses implications épistémologiques, esthétiques et étiques - a joué dans la perception et la compréhension de la mort même.
En ce sens, Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes cherche également à étendre le concept de Destinerrance de Jacques Derrida à la photographie. Le mot Destinerrance combine les notions de destination et destiné avec celles d’erreur ou errance. Chaque missive, chaque lettre, suggère Derrida dans La Carte Postale, court le risque de finir au mauvais endroit, d’être mal interprétée, d’arriver au mauvais destinataire, car elle doit utiliser un langage répétable, et par conséquence le contexte de tout énoncé ne peut au final être défini de manière exhaustive. Pour Martins une photographie est comme une lettre morte, bloquée dans le dead letter office, aucun retour à l’expéditeur possible, destinataire inconnu à cette adresse, dû à son potentiel de détachement vis-à-vis de son auteur, de déplacement et de signification post-mortem. Finalement, la photographie n’appartient pas à la vérité mais à la destinerrance qu’elle produit.
Ce travail marque une transition significative dans la démarche artistique d’Edgar Martins. Il comprend un ensemble plus vaste et diversifié de procédés artistiques - photographies, appropriations, projections, installations, textes, son - et dévoile l’intérêt croissant de l’artiste pour une pratique moins littérale et plus hybride de la photographique et de l’expérience visuelle.
DU 8 AU 12 NOVEMBRE 2017 SUR LE STAND A1 AU GRAND PALAIS.
Dans la continuité du travail de la galerie avec les artistes, en novembre dernier MELANIE RIO FLUENCY participait à la foire PARIS PHOTO pour la 8ème année consécutive. Pour l’édition 2017 nous avons présenté sous la nef du Grand Palais un solo show du photographe Edgar Martins.
La série Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes a été réalisée lors d’une période de recherche à l’Institut National de Médecine légale et sciences criminologiques (INMLCF) au Portugal. Pendant trois ans Edgar Martins a pris plus de mille photographies et scanné plus de trois mille négatifs de la collection extraordinaire de l’Institut. Un nombre important de ces images représente des preuves judiciaires, notamment des armes et objets utilisés pour des crimes ou des suicides, des mots d’adieu, des lettres et activités liées au travail du médecin légiste. Outre ces photographies, Edgar Martins a sélectionné des images de son corpus d’archives et produit de nouvelles images, pensées comme contrepoints visuels, narratifs et conceptuels. Le projet repose précisément sur cet équilibre entre les images, l’imagination et l’imagerie liées à la mort et à la dépouille, en tant que domaine interstitiel, parenthèse entre art et non-art, entre passé et présent, entre réalité et fiction.
Fondée sur la relation entre les documents d’archive et les images qui cherchent à en explorer le potentiel spéculatif et fictif, Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes met en évidence les tensions et paradoxes liés à la définition et la représentation de la mort dans la société occidentale, et plus précisément de la mort violente. En parallèle, le projet questionne le rôle décisif mais profondément paradoxal que la photographie - avec ses implications épistémologiques, esthétiques et étiques - a joué dans la perception et la compréhension de la mort même.
En ce sens, Siloquies and Soliloquies on Death, Life and Other Interludes cherche également à étendre le concept de Destinerrance de Jacques Derrida à la photographie. Le mot Destinerrance combine les notions de destination et destiné avec celles d’erreur ou errance. Chaque missive, chaque lettre, suggère Derrida dans La Carte Postale, court le risque de finir au mauvais endroit, d’être mal interprétée, d’arriver au mauvais destinataire, car elle doit utiliser un langage répétable, et par conséquence le contexte de tout énoncé ne peut au final être défini de manière exhaustive. Pour Martins une photographie est comme une lettre morte, bloquée dans le dead letter office, aucun retour à l’expéditeur possible, destinataire inconnu à cette adresse, dû à son potentiel de détachement vis-à-vis de son auteur, de déplacement et de signification post-mortem. Finalement, la photographie n’appartient pas à la vérité mais à la destinerrance qu’elle produit.
Ce travail marque une transition significative dans la démarche artistique d’Edgar Martins. Il comprend un ensemble plus vaste et diversifié de procédés artistiques - photographies, appropriations, projections, installations, textes, son - et dévoile l’intérêt croissant de l’artiste pour une pratique moins littérale et plus hybride de la photographique et de l’expérience visuelle.
DU 8 AU 12 NOVEMBRE SUR LE STAND A1
AU GRAND PALAIS.
MELANIE RIO FLUENCY travaille avec les photographes :
Philippe Chancel, Franck Gérard, Rune Guneriussen, Edgar Martins, Jean-Claude Pondevie, Silvana Reggiardo, Ambroise Tézenas, Patrick Tourneboeuf.